VOUS N’EN ETES PLUS MAITRES
- N’est-ce pas que vous vous plaignez chaque jour de vos enfants ?
- Que vous ne pouvez-vous plus en être maîtres ?
- Cela est bien vrai. Vous avez peut-être oublié le jour où vous avez dit à votre garçon ou à votre fille :
« Si tu veux aller à la foire de YAFE, ou bien à la vogue, chez le cabaretier, tu peux bien y aller. Tu reviendras de bonne heure. »
Votre fille vous a dit que ce serait bien comme vous vouliez. « Va seulement, tu ne sors jamais, il faut bien que tu aies un moment de plaisir. » Vous ne direz pas que non. Mais plus tard, vous n’aurez besoin ni de la solliciter, ni même de lui donner la permission. Alors, vous vous tourmenterez de ce qu’elle part sans vous le dire. Regardez en arrière, ma mère, et vous vous rappellerez que vous lui aviez donné la permission une fois pour toutes. Vous voulez qu’elle fasse des connaissances pour s’établir. En effet, à force de courir, elle fera des connaissances… N’est-ce pas ma mère ? Laisse dire Monsieur le Curé, pars toujours, sois sage, reviens de bonne heure et sois tranquille. Ceci es très bien, ma mère, mais écoutez.
Un jour, je me trouvai de passer auprès d’un gros feu. Je pris une poignée de paille bien sèche, je la jetai dedans en lui disant de ne pas brûler. Ceux qui furent témoins de cela, me dirent en se moquant de moi : « Vous avez beau lui dire de ne pas brûler, cela n’empêchera pas qu’elle ne brûle. » « Et comment, leur ai-je répondu, puisque je lui dis de ne pas brûler ? » « Qu’en pensez-vous, ma mère ? Vous y reconnaissez-vous ? N’est-ce pas là votre conduite ?… »
Dites-moi, ma mère, si vous aviez quelques sentiments de religion et d’amitié pour vos enfants, ne devriez-vous pas travailler de tout votre pouvoir à leur faire éviter le mal que vous avez fait vous-même, lorsque vous étiez dans le même cas que votre fille ? Parlons plus clairement. Vous n’êtes pas assez contente d’être malheureuse vous-même, vous voulez encore que vos enfants le soient aussi. Et vous, ma fille, vous êtes malheureuse dans votre ménage ? J’en suis bien fâché, j’en ai bien du chagrin ; mais j’en suis moins étonné que si vous me disiez que vous êtes heureuse, après les dispositions apportées à vous marier.
Oui, mes frères, la corruption est montée aujourd’hui à un si haut degré parmi les jeunes gens, qu’il serait presque aussi impossible d’en trouver qui reçoivent saintement ce sacrement qu’il est impossible de voir monter un damné dans le ciel.
« Mais, me direz-vous, il y en a bien encore quelques-uns. »
Hélas ! Mon ami, où sont-ils ?… » Ah ! Bien oui, une mère ou un père ne font point de difficulté de laisser une fille avec un jeune homme trois ou quatre heures le soir, ou bien pendant les vêpres.
« Mais, me direz-vous, ils sont sages. »
Oui, sans doute, ils sont sages. La charité doit nous le faire croire. Mais, dites-moi, ma mère, étiez-vous bien sage lorsque vous étiez dans le même cas que votre fille ?
Aux Sources de la Foi
Hélas ! Aujourd’hui, un jeune homme ou une jeune fille veulent s’établir, il faut absolument qu’ils abandonnent le bon Dieu… Non, n’entrons pas dans ce détail, nous y reviendrons une autre fois… Ce que je vous ai dit aujourd’hui n’est qu’un petit aperçu… Revenez dimanche, pères et mères, faites garder la maison à vos enfants, et nous irons plus loin sans pouvoir tout vous faire connaître…
Hélas ! Et vous, pauvres enfants !… Étant votre père spirituel, voici le conseil que j’ai à vous donner. Quand vous voyez vos parents qui manquent les offices, qui travaillent le dimanche, qui font gras les jours défendus, qui ne fréquentent plus les sacrements, qui ne s’instruisent pas : faites tout le contraire, afin que vos bons exemples les sauvent d’eux-mêmes, et si vous aviez ce bonheur, vous auriez tout gagné. C’est ce que je vous souhaite.